Généralités
Lors d'une grossesse, principalement en cas de saignement d'origine utérin, des globules rouges du fœtus peuvent passer dans le sang maternel provoquant alors une allo-immunisation anti-RH1.
Les modalités de prévention de cette pathologie ont été mises à jour en février 2024 par le CNGOF.
Qu’est-ce que le Rhésus ?
Les globules rouges - éléments figurés du sang qui transportent l'oxygène - portent des antigènes qui définissent le groupe sanguin : A, B, AB, AB / + ou -.
Le Rhésus définit le signe + ou - : « Rhésus positif » ou « Rhésus négatif ».
Physiopathologie de l’allo-immunisation anti-RH1
La circulation sanguine d’une mère et celle de son fœtus sont généralement bien séparées.
Parfois, essentiellement lors de survenue de métrorragies (saignement d'origine utérin), des globules rouges du fœtus peuvent passer dans le sang maternel à travers le placenta.
Si les globules rouges du bébé portent le Rhésus + du père, alors que la mère est Rhésus -, le système immunitaire de la mère peut réagir en fabriquant des anticorps dirigés contre le Rhésus + du bébé provoquant une réaction immunitaire. Cette réaction vise à détruire les globules rouges du fœtus, perçus alors comme étrangers, aussi bien dans le sang maternel que dans le sang fœtal. Il s'agit de l’allo-immunisation anti-RH1.
La mémoire du système immunitaire fera que ces anticorps anti-Rhésus pourront plus tard être dangereux pour ce bébé ou pour les futurs bébés « Rhésus positif ».
Peut-on connaître le Rhésus fœtal en cours de la grossesse ?
Oui. Il s'agit d'une méthode non invasive permettant de déterminer le statut du Rhésus fœtal par simple prise de sang chez une mère Rhésus D négative.
Cette prise de sang peut être effectuée après 10 semaines d'aménorrhée. Le résultat de cet examen permet d'éviter une injection inutile d'immunoglobulines à une femme enceinte de Rhésus négatif lorsque l'enfant à naître est lui aussi de Rhésus négatif (environ dans 1/3 des cas).
Peut-on éviter la fabrication des anticorps contre le Rhésus ?
Oui. Il existe un traitement préventif qui évite l’apparition des anticorps chez les mères Rhésus négatif. Il consiste à injecter à la mère un médicament (Rhophylac ®) quand on suspecte un passage de globules rouges du bébé dans le sang de la mère, comme par exemple lorsque survient un saignement d'origine utérine pendant la grossesse, ou à l’occasion de l’accouchement.
Quelles sont les dernières recommandations du CNGOF ?
Il existe un large consensus sur la nécessité de prévenir l’allo-immunisation anti-RH1 à titre systématique en anté natal à 28 SA et lors d’événements à risque d’hémorragie fœto-maternelle au deuxième et au troisième trimestre.
En revanche :
- Il est recommandé de ne pas administrer d’immunoglobulines anti-D avant 12 semaines d’aménorrhée dans le but de réduire le risque d’allo-immunisation, en cas d’interruption volontaire de grossesse, de grossesse arrêtée ou de fausse couche, chez une patiente rhésus 1 négatif, quand le géniteur est rhésus 1 positif ou inconnu ;
- Il est recommandé de ne pas administrer d’immunoglobulines anti-D avant 12 semaines d’aménorrhée dans le but de réduire le risque d’allo-immunisation, en cas de métrorragies sur une grossesse intra-utérine évolutive ;
- Les données de la littérature sont insuffisantes en qualité et en quantité pour déterminer si l’injection d’immunoglobulines anti-D permet de réduire le risque d’allo-immunisation en cas de grossesse extra-utérine ;
et ceci, car il n'existe pas de preuve scientifique que le Rhophylac® évite les problèmes dans ces situations...
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